Par Bourse Afrique
Le 29 octobre 2024,

[NIAMEY] Situé en plein cœur de l’Afrique de l’Ouest, le Niger est l’un des principaux producteurs d’uranium dans le monde. Ce métal précieux et stratégique est au cœur de l’économie nigérienne, alimentant non seulement des réacteurs nucléaires à travers le globe, mais aussi des enjeux géopolitiques cruciaux. Pourtant, les défis liés à la gouvernance, aux fluctuations de prix et à la transition énergétique mondiale pourraient redéfinir l’avenir de cette ressource au Niger.
Une puissance mondiale de l’uranium
Le Niger est le septième producteur mondial d’uranium, fournissant environ 5 % de l’offre mondiale. En 2021, le pays a produit environ 2 248 tonnes d’uranium, selon le World Nuclear Industry Status Report 2021 , une performance qui le place juste derrière des géants comme le Kazakhstan et le Canada.
L’essentiel de l’extraction se concentre dans les régions d’Arlit et d’Akokan, où des gisements de haute qualité sont exploités depuis les années 1970. Ces gisements ont permis au Niger de devenir un acteur incontournable dans la chaîne mondiale d’approvisionnement en uranium. Le sous-sol nigérien recèlerait jusqu’à 311 000 tonnes de réserves d’uranium prouvées, selon les estimations du gouvernement, ce qui place le Niger en tête des réserves africaines d’uranium.
Une économie nigérienne fortement dépendante de l’uranium
L’uranium est un pilier de l’économie nigérienne, représentant jusqu’à 40 % des recettes d’exportation du pays. Avec un produit intérieur brut (PIB) annuel avoisinant les 15 milliards de dollars, le Niger s’appuie sur cette ressource pour financer son développement, bien que les retombées économiques soient souvent sujettes à controverse. En effet, malgré ces richesses minérales, le pays figure parmi les nations les moins développées au monde, avec un indice de développement humain (IDH) parmi les plus bas.
Le gouvernement nigérien perçoit des revenus sous forme de taxes et de redevances des compagnies minières, en particulier de la société française Orano (anciennement Areva), qui exploite des mines clés depuis des décennies. La mine de Cominak, désormais fermée pour des raisons d’épuisement, et celle de Somaïr, toujours en activité, sont deux grandes exploitations d’Orano dans la région. L’État détient généralement une participation minoritaire dans ces projets à travers l’Office National des Ressources Minières du Niger (ONAREM), ce qui assure au pays une part des profits sans avoir de contrôle direct sur l’exploitation.
Un secteur minier en mutation
En raison de la transition énergétique mondiale, l’uranium connaît une demande soutenue. Avec l’essor des énergies propres et la relance de projets de centrales nucléaires pour limiter les émissions de CO₂, la demande en uranium pourrait s’intensifier. Or, le Niger, avec ses vastes réserves, est bien positionné pour répondre à cette demande croissante. Selon l’AIEA, la demande mondiale d’uranium pourrait augmenter de 30 % d’ici à 2040 si les projets de nouvelles centrales se concrétisent.
En réponse, le Niger cherche à diversifier ses partenaires et à attirer de nouveaux investissements. Plusieurs entreprises minières d’origine chinoise, russe, et canadienne explorent aujourd’hui le sous-sol nigérien pour développer de nouveaux gisements, notamment le projet de Dasa de Global Atomic, qui pourrait devenir l’une des plus grandes mines du pays. Le début de la production est prévu pour 2025, avec une capacité estimée à 7 millions de livres d’uranium par an à pleine exploitation.
Les défis et controverses autour de l’exploitation d’uranium
Malgré les promesses de revenus, le secteur de l’uranium soulève des défis majeurs pour le Niger. D’abord, les conditions de travail dans les mines et les impacts environnementaux de l’extraction suscitent des inquiétudes. De nombreuses organisations locales et internationales pointent du doigt les risques de contamination radioactive, les impacts sur les sources d’eau locales et les conditions de sécurité des travailleurs, en particulier dans les anciennes mines aujourd’hui fermées.
Par ailleurs, le Niger dépend fortement de la France pour l’exportation de son uranium. La majorité de sa production est destinée à alimenter le parc nucléaire français, qui représente près de 70 % des importations d’uranium du Niger. Cette dépendance limite la marge de manœuvre du Niger pour négocier des prix plus favorables et pour diversifier ses clients, d’où l’importance des nouvelles explorations par des compagnies internationales.
Enfin, les prix mondiaux de l’uranium connaissent des fluctuations qui affectent les revenus du Niger. Après une période de déclin des prix, le marché montre des signes de reprise avec des prix atteignant 100 dollars par livre d’uranium en 2024, contre un prix avoisinant les 30 à 40 dollars durant la décennie précédente. Ces hausses redonnent une marge de profit à l’État nigérien, mais elles restent vulnérables aux variations du marché international.
Entreprise du secteur | Ticker | Cotation |
Global Atomic | GLO | Bourse de Toronto |
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